Clausule !

Mains d’écrivains – Queneau– huile sur toile – 20 x 20 cm

Zazie dans le Métro – Raymond Queneau – 1959.
Quel est l’âge de la moufflette ? 9Ans ½ dans le film de L. Malle (qui sort en 60), c’est l’âge que l’on retient parce que tout le monde a vu le film et moins de personne ont lu le livre (c’est ainsi).
« au début elle avait 15 ans maintenant, elle doit en avoir normalement qu’une douzaine étant donné…en rapport du rajeunisement général de…
– L’humanité
– oui, l ‘humanité par exemple, disons, oui… » répond l’auteur à Pierre Du Maillet («  Lecture pour tous » 4 février 1959.) qui comble et enfonce le clou.
Les mains de l’écrivain s’envolent, puis se posent sous le menton, sourire esquissé, froncement des sourcils.
–  C’était au début, une Odyssée… Dans le Métro… mais un livre pour enfant existait déjà.
– Quel est le rôle du Métro – maintenant dans cette affaire ?
– Bin il est souterrain (rire). » Il bute un peu sur le micro qui chuinte. Il a peut-être un peu bu Queneau comme le suggère un commentaire sur You Tube. Ou est seulement un peu anxieux. Rires nerveux, face ronde, yeux rieurs,
La question de l’identité sexuelle du tonton qu’est une tante ? Celles-z-é ceux qu’ont les deux qui font sans ? Le neutre ? Le double ? Lune comme l’un, des scies, aucune n’est abordée.

Lecture pour tous, 4 Février 1959, réalisation J. Pratt. « Raymond Queneau parle peu, mais pouffe souvent. Il a une conception très particulière de l’interview.» Gilbert Guilleminault PARIS PRESSE, le 6 Février 1959.“ Raymon Queneau sans filet”

Mains d’écrivains – Queneau– fusain sur toile – 20 x 20 cm

Dans Lecture pour tous, Le cameraman s’attarde sur les mains des écrivains. Très bonne idée, c’est quand même avec les mains qu’écrivent les écrivains (même si certains utilisent aussi leurs pieds) Il y aurait une série de tableaux de mains d’écrivains à faire, en noir et blanc, à partir de ces petits films d’archives.

Etonnant ces mains inquiètes ne sachant trop quoi faire d’elles-mêmes. Ça leur fout la trouille la télé ? Ça les mets mal à l’aise. Aujourd’hui les internautes laissent des messages d’incompréhension face aux questions de l’intervieweur. On n’a plus l’habitude de torturer les écrivains… Descriptions des personnages, leur morale, leur langage ?

– Comme, il y a des peintres du dimanche ? Ce sont des personnages du Samedi, ils ont une forte tendance à être… bin, à ne pas travailler, à s’balader ;`ce sont des gens qui utilisent simplement le langage… un langage … simple.

– et l’importance de Laverdure ?

« Tu causes, tu causes c’est tout ce que tu sais faire ? »

Alors Zazie, c’est de la littérature ?

– De la littérature, mon cul !

Et voilà la clausule.
« Zazie dans métro est une lutte contre la littérature, c’est la fonction de l’écrivain que de la combattre et pour Queneau c’est un corps à corps. » C’est pas moi qui le dit, c’est Barthes dans un article de Critique en 1959, Zazie et la littérature. « Zazie est un roman bien fait de type classique. Seulement toute la positivité du roman mise en place, Queneau sans la détruire directement, la double d’un néant insidieux. Il soumet la sécurité du roman à une déception. »
Ça vous en bouche un coin.
– et alors la clausule ?
« un procédé de dérision nouveau qu’on a beaucoup remarqué, c’est cette clausule.

Clausule. Voir Clause du Lat. médiev. clausa, de claudere, clore.
Clausule, donc, V. 1540, Calvin “période”, 1638, Chapelain, “fin de vers”, du lat.clausula, conclusion, fin de phrase.
Bon. Nom féminin. Dernier membre d’une période oratoire.

– Tout ça qu’elle dit Zazie avec les trois lettres de sa clausule !

Zazie elle vit dans le langage-objet, celui qui agit les choses. Zazie elle ne parle qu’à l’impératif ou à l’optatif.
– L’optaquoi ?
– L’optatif ! Celui qui esprime le souhait.

Je suis obligé de chercher dans le dictionnaire (Ça existe encore ce genre de livre) comme Trouscaillon, le flic ou Pedro-Surplus ou l’inspecteur Bertin Poirée, ce vieux satyre, le fait afin de séduire Marcelline à moins que ce ne soit Marcel. Ça n’a pas d’importance. Elle ou il s’échappe. “ et dans le langage-objet Zazie, émerge et fixe de sa clausule assassine le méta-langage des grandes personnes. Zazie veut son cacocalo, ses bloudjinnzes et le reste. La meta-langage qui parle non pas des choses mais à propos des choses avec son mode principal qui est l’indicatif sorte de degré zéro de l’acte destiné à représenter le réel et non à le modifier, ce langage plaintif ou sentimental ou magistral…

– mon cul !

Alors il est hormossesuel Gabriel ou pas ? Ou bien étyartisse ?

– jensérien

–  mais alors tu crois qu’il l’est ou pas !?

– Vous cherchez la petit fille, je parie ?

 – Oui. Grogne Gabriel sans enthousiasme.

– Je sais où elle est allée.

 – Vous savez toujours tout.

– Çui là qu’il se dit à lui-même avec sa petite voix intérieure, à chaque fois que je cause avec lui, il m’egzagère mon infériorité de complexe.

Mains d’écrivains – Queneau– fusain sur toile – 20 x 20 cm

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