Beat generation

Rue Git-le-Cœur – Huile sur toile- 73 x 54 cm

1957-59. La beat Generation. Ginsberg est à Paris. Kerouac à Neil Cassady : « Je vais aller adorer Paris. » Kerouac y fait un bref séjour, est pris pour un clochard chez Gallimard. Il s’embarque.
1957 : Sortie d’une version (light) de Sur la route. Le rouleau original du texte a été publié en 2010.
Ginsberg à Kerouac, le 16 octobre 1957 : « rentrés à Paris la nuit dernière, avons une belle chambre chauffée, large, avec deux réchauds à gaz au 5ème étage du 9 rue Git-le-cœur, à deux pas de la place Saint-Michel. » Il y retrouve Gregory Corso, enfants des rues de New-York. C’est l’hôtel le moins cher de Paris qui deviendra le célèbre Beat Hotel. Hotel de luxe pour riches touristes. Allen Ginsberg et Peter Orlovsky y séjournèrent tout d’abord en 1957. Ils furent rejoints par Gregory Corso, Robin Cook, Harold Norse, Sinclair Beiles et William Burroughs. Ce dernier, arrivé de Tanger, y compile et complète son légendaire Festin nu et y rencontre Brion Gysin, marquant le début d’une longue collaboration. C’est là aussi que Burroughs rencontre son amant et « manager » Ian Sommerville, avec qui il expérimente sa technique du cut-up. Ginsberg y écrit son plus fameux poème, Kaddish. Aujourd’hui cet hôtel est devenu un établissement de luxe, le « Vieux Paris », où seule une plaque rappelle le lieu mythique des années 1950. (wikipedia)

Burrough à Paris,  escogriffe, binoclard, air flegmatique. Assis devant sa machine à écrire, au bar devant un verre de vin, fumant élégamment son clope. Chapeau et imperméable ; marchant rue Gît-le-Coeur…

« Ce 2 avril 1958, il y a des flics avec des mitraillettes à tous les coins de rue comme à Berlin en 1934, personne ne parle de la guerre d’Algérie mais ce qui est en train d’arriver est épouvantable et l’âme de Paris semble morte. Cela fait peur de marcher prêt de Notre-Dame à minuit et de tomber sur de petites rues plein de flics, cauchemardesques, avec des mitraillettes, assis, en train de fumer, en attente dans de vastes paniers à salade, anticipant quelque pusch ou émeute arabe ou manifestation d’étudiant, ou Dieu sait quoi. ».

En janvier 1958, William  Burrough entame une nouvelle psychanalyse. Il cherche en vain à se libérer de son addiction à l’héroïne. En 1959 est publié Le Festin nu. Expériences de drogues multiples, foisonnement d’images saturées sans queue ni tête le plus souvent, ou plutôt queue et cul par-dessus tête mêlant anticipation, jeu surréaliste, expériences érotiques… Les images sont brutes, violentes, chargées de scatologie, de sodomie, de meurtre ; les images sont grotesques, burlesques. Nous sommes dans l’Interzone, assistant à une mutation de l’humain en produit de délire camé, et la chair est grise, les muscles sont de bois. Le corps du camé ne cherche rien que sa came. La violence est, au jour le jour d’une dérive, mise à jour, exorcisée peut-être. Poésie sous héro, coco, LSD, poésie hallucinée. Paranoïaque, donc visionnaire d’une société de plus en plus pornographique et morbide.

Ian sommerville et Bryan Gysin mettent aux point Le cut-up. C ‘est une technique, proche de celle des surréalistes. Utilisée par Burrough. Il s’agit de découper un ou plusieurs textes en fragment et de les réarranger pour produire un texte nouveau. C’est la méthode qui importe et il ne s’agit pas d’un collage mais de mettre en évidence l’implicite du langage.

 

 

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