Sport

Poids plume – huile sur toile – 27 x 35 cm

Ce qui fascine, lorsque l’on ne pense pas aux filles, ni à ce qui pourrait se passer, d’horrible, à tout moment, ce sont les sportifs. Le sport, l’exploit, des hommes qui fournissent l’effort et vont vers la victoire.
On peut voir des images.
Un Algérien à la tête cabossé. Chérif Hamia, boxeur, champion d’Europe des poids légers, l’idole des Parisiennes.

Chérif Hamia (Petite Kabylie 1931 – Paris en 1991)/ Tour à tour champion d’Algérie, Champion d’Afrique du Nord, champion du monde amateur, champion de France professionnel, Champion d’Europe (l’image est prise après sa victoire. II est reconnu comme le meilleur boxeur de la planète dans sa catégorie (poids plume).
« Chérif émerveillait les spectateurs par sa classe naturelle, la beauté de sa gestuelle, son punch, sa vitesse et sa combativité héroïque comme une marche militaire de Schubert. Une vista hors du commun qui envoûte le Tout Paris des arts et des lettres, du cinéma et de la musique, de la politique et des affaires. Il fréquentera le gotha du show-business et attirera autour de lui une foule d’admirateurs et de courtisanes dont certaines célébrités enamourées comme Juliette Gréco.
Quelques mois plus tard, il dispute son championnat du monde à Paris devant le rugueux Nigerian Hogan Kid Bassey. Après deux premiers rounds au cours desquels il domine son opposant, l’envoyant même au tapis au deuxième round, il se laisse étrangement malmener pendant le reste du combat, répliquant pour éviter le pire et ne cherchant visiblement pas à reprendre le dessus. Jusqu’à ce que l’arbitre mette fin à ce simulacre de combat à la dixième reprise. (au Veld’hiv le 24 juin 1957)
Chérif a expliqué, beaucoup plus tard, la raison de ce renoncement : en pleine guerre d’Algérie, le FLN lui avait demandé de ne pas remporter le titre mondial pour la France. Une thèse discutée, contestée par certains. Pour ma part, je pense que c’est la vérité. Cela n’exclue pas une opération de manipulation organisée par de faux membres du FLN algérien à la solde de « l’ennemi » et qui auraient, en réalité, agit pour le compte de ceux qui n’acceptaient pas qu’un « indigène » remporte un titre de champion du monde de boxe. La symbolique, alors que le peuple algérien payait le prix du sang pour sa liberté, aurait été forte. Et aurait apporté un démenti cinglant au schéma mental de la domination coloniale qui reléguait les algériens au rang de citoyens de seconde zone, d’assistés incapables de prendre leur destin en mains. C’est pour moi la thèse la plus plausible de cette étrange affaire dont les imbrications politico-sportives restent bien obscures. » Nasser NEGROUCHE (choisyboxe.com)

Le Tour de France. Les forçats de la Route…
Il me faudrait le Jump.
Le jump ?
« Le Jump, véritable influx électrique qui saisit par à-coups certains coureurs aimés des dieux et leur fait accomplir des prouesses surhumaines. Le jump implique une ordre surnaturel dans lequel l’homme réussit pour autant que dieu l’aide ; c’est le jump que la maman de Brankart est allée demander pour son fils à la Sainte Vierge, dans la cathédrale de Chartres, et Charly Gaul, bénéficiaire prestigieux de la grâce, est précisément le spécialiste du Jump ; il reçoit son électricité d’un commerce intermittent avec les dieux ; parfois les dieux l’habitent et il émerveille ; parfois les dieux l’abandonnent, le Jump est tari. Charly ne peut plus rien de bon.
Il y a une affreuse parodie du Jump, c’est la dopage : doper le coureur est aussi criminel, aussi sacrilège que de vouloir imiter Dieu ; c’est voler à Dieu le privilège de l’étincelle. Dieu d’ailleurs sait alors se venger : le pauvre Malléjac le sait, qu’un doping provocant a conduit aux portes de la folie (punition des voleurs de feu). »
Roland Barthes Mythologies. Le Tour de France comme épopée.
Pendant le Tour de France 1955, durant l’ascension du Mont Ventoux, Jean Malléjac est victime d’un malaise dû à un abus d’amphétamines. Cet incident entraîne l’exclusion de son soigneur, qui est également celui du Luxembourgeois Charly Gaul.

Du talent, j’ai mon mon petit quelque chose… mais surtout ce qu’il faut c’est de la discipline,
Comme ce jeune gars Anquetil.

 

anquetil

«  Pour devenir et demeurer un champion, l’entraînement et une saine discipline de vie sont des règles à respecter formellement, le jarret n’est pas tout ! L’une des plus jeunes et des plus brillantes figures du cyclisme, Jacques Anquetil a mis ces règles en pratique avec une rare conscience. Pas une goutte d’alcool, à 23 ans on le donne comme le Bobet de demain. Nos champions se préparent ainsi un long avenir… ( Les actualités Françaises Éditioon  DU 26 JUIN 1957)

Ce que l’on cherche surtout c’est réduire l’alcoolisme qui est un véritable fléau, donner une image exemplaire, est une récurrence des images d’actualité, la lutte contre l’alcoolisme. Arrachage des pommiers à cidre de Normandie, campagne de prévention auprès des chauffeurs de Bus, des pilotes d’avion. Mais aussi auprès des femmes qui se doivent d’améliorer leur intérieur afin que leurs hommes ne restent pas au bistro plutôt que de rentrer. « Un vrai métier que celui de mère de famille ! Perfectionner le métier des mères de famille n’est-ce pas créer un peu plus de bonheur pour chacun ? C’est faire échec au salon des mal-logés qu’est souvent le bistro du coin.»  (actualité de mars 1957).

Jacques Anquetil : en 1957 première participation à vingt-trois ans au tour de France, puis de 1961 à 1964 sans discontinuer. Il gagne au total seize étapes, porte le maillot jaune cinquante et un jours et obtient aussi une troisième place en 1959 derrière Federico Bahamontes et devant Roger Rivière.
Notons l’excellente préparation du champion, qui boit du lait.

Jacques Anquetil a plusieurs fois été soupçonné de dopage. Dans Miroir du cyclisme, il indiquait au journaliste « Je préfère me faire une piqûre de caféine que de boire trois tasses de café qui, elles, me font mal au foie… » Dans le livre La Face cachée de L’Équipe de David Garcia, le journaliste rapporte que le champion avait dit : « Je me dope parce que tout le monde se dope […]. Bien souvent, je me suis fait des piqûres et si, maintenant, on veut m’accuser de me doper, ce n’est pas bien difficile, il suffit de regarder mes fesses et mes cuisses, ce sont de véritables écumoires. »
L’écrivain Paul Fournel, passionné de vélo, lui a consacré une biographie, Anquetil tout seul, parue en 2012, dans laquelle il ne cache pas son admiration pour le cycliste de génie. Il note pourtant : « Anquetil se dopait. Il l’a dit, et redit… Il a toujours été clairement opposé aux contrôles anti-dopages, estimant que les efforts demandés le justifiaient, et que les coureurs étaient des hommes professionnels et responsables…Le dopage est un mode de vie dont Anquetil ne se défera pas, jamais il ne renoncera à être le maître du jour et de la nuit, le maître de l’intensité, le maître du début et de la fin des fêtes. Sophie, sa fille, raconte même qu’il dopait les poissons rouges. Pour voir. On dit aussi qu’il encourageait tout son personnel à moissonner aux amphétamines pour travailler jour et nuit et passer vite à table, tous ensemble, pour dévorer le reste des forces. »
Paul Fournel conclut sobrement : « Rien n’indique formellement que son décès soit dû au dopage, mais il est évident qu’un doute légitime peut peser sur cette question. »
Il est mort d’un cancer de l’estomac le 18 novembre 1987 à Rouen (wikipédia)
Dans Les coulisses de l’exploit, à la télé, le 21 février 1962. Jacques Anquetil reconnaît s’être dopé.
– Jacques Anquetil, lors des étapes contre la montre dans le Tour de France, par exemple dans le Tour d’Italie ou lors du grand Prix des Nations ou même et surtout à l’occasion du record de l’heure… est-ce que vous avez pu prendre le départ sans autre stimulant que votre amour-propre et votre classe ?
– Non, il faut toujours quand même un stimulant pour faire de grandes performances, sinon les performances…

Moi c’est surtout le football. Je pourrais travailler, m’entrainer, et pourquoi pas prétendre monter en division et pourquoi pas…
En 1958 a lieu la coupe du monde en Suède. Raymond Kopa, Just Fontaine… Et puis un autre gamin génial : Pelé.

Une image ne disait rien. Ou disait ce que l’on voulait lui faire dire. Les jeunes hommes, exemples pour la jeunesse de la Nation. Cette jeunesse forte, bien alimenté, à l’hygiène irréprochable. Le gamin qui faisait courir le tout Paris : un révolutionnaire algérien…
Aujourd’hui, je trouve toute les informations sur Internet. Si je dis « toute », c’est que je trouve des versions contradictoires. Donc elles y sont toutes puisque on y trouve la thèse et son inverse ? Je ne sais pas plus. Et l’image est toujours introuvable. Celle d’Anquetil avant son combat contre la Nature, est prise dans un intérieur que l’on dirait aujourd’hui « vintage » et qui m’est tout de suite apparu familier. Le meuble de cuisine, les chaises. Celle de Hamia, après son combat victorieux aux championnats d’Europe, dans les actualités Françaises comme celle du coureur, me présentait un Algérien à la tête cabossée, ce qu’on ne voyait nullement dans les bulletins d’actualités. (INA.fr)
La jeunesse puissante et héroïque au service de la grandeur de la Nation. (le coup de pouce de Dieu pour les nôtres, allez encore un petit Jump!)

 

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