Guy Debord

Sur le passage de quelques personnes à travers une assez courte unité de temps. est un film réalisé par Guy Debord en 1959.
Ce court-métrage revient sur les premiers pas de l’aventure révolutionnaire engagée en 1952 par Debord et ses compagnons à travers la création d’un premier collectif, l’Internationale Lettriste. C’est un documentaire qui associe photographies, images d’actualité et séquences parisiennes pour évoquer avec nostalgie l’éclat intense des moments passés et la terrible insatisfaction à les raconter.

« Le souvenir de Rembrandt, ce sont les tableaux dans les musées. Alors nous, nous avons beaucoup d’orgueil, mais pas celui d’être Rembrandt dans les musées.»

« Ce quartier était fait pour la dignité malheureuse de la petite bourgeoisie, pour les emplois honorables et le tourisme intellectuel. La population sédentaire des étages était abritée des influences de la rue. Ce quartier est resté le même, il était l’environnement étranger de notre histoire. »

« Les êtres humains ne sont pas pleinement conscients de leur vie réelle, agissent le plus souvent en tâtonnant, leurs actes les suivent, les entraînent, les débordent par leurs conséquences. A chaque moment donc, les groupes, et les individus se trouvent devant des résultats qu’ils n’avaient pas voulus. »

« Tout comme on n’apprécie pas la valeur d’un Homme selon la conception qu’il a de lui-même, on ne peut pas apprécier de telles époques de transformations selon la conscience qu’en a l’époque. »

« La jeunesse s’écoulait entre les divers contrôles de la résignation. »

« Notre vie est un voyage dans l’hiver et dans la nuit. Nous cherchons notre passage. »

« C’était une réalité en trompe-l’oeil à partir de laquelle il fallait découvrir la richesse possible de la réalité. »

Extraits du texte prononcé par les diverses voix off du film. « Le commentaire comprend une forte proportion de phrases détournées, relevées indifféremment chez des penseurs classiques, un roman de science-fiction, ou les pires sociologues à la mode. Pour prendre le contre-pied du documentaire en matière de décor spectaculaire, chaque fois que la caméra a risqué de rencontrer un monument, on l’a évité en filmant à l’inverse le point de vue du monument (au sens où le jeune Abel Gance avait pu placer sa caméra du point de vue de la boule de neige). Le premier projet de ce documentaire faisait une large place au détournement direct de plans existant dans d’autres films, relevant du cinéma le plus courant (par exemple, dans la séquence consacrée à l’insuccès des intentions révolutionnaires des années 50, (…) finalement empêchées parce que plusieurs distributeurs refusèrent de vendre les droits de reproduction (… il a été fait en revanche, le plus grand usage d’un film publicitaire produit par Monsavon, dont la vedette devait connaître un meilleur avenir. (…) » (Guy Debord)

(Ecran blanc, Banc-titre, image de révolte au japon, pub, Paris, la Seine, Les Halles, les jeunes gens attablés au café buvant du vin, fumant, le tournage du tournage, travelling raté, etc. collage… détournement…)

Les vues de Paris sont très belles, les jeunes gens figés qui picolent, très graves. Des visages. Le pape… et Anna Karina. Elle prend son bain pour une publicité de savon, produit de beauté. Salle de bain à la mode… On trouve sur YouTube, le film en couleur, la salle de bain est de couleur prune, la serviette de bain jaune … Anna Karina est rousse.

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