Patrick

Le court-métrage de Godard, Charlotte et Véronique ou tous les garçons s’appellent Patrick est sorti en 1959
Nicole Berger, Véronique et Charlotte, Anne Colette aux cheveux courts. Le scénario est de Rohmer, la musique de Beethoven sauf quand Charlotte écoute la Radio, l’oreille collé à l’appareil.
– Où est-tu ?
– Je suis ici Casanova.
Ou que Véronique pose un vinyl sur le Pick-Up.
Le disque ? Du jazz. Cool.
Anne Colette, tirée du film, est étirée pour entrer convenablement dans la toile. Déformations, copie,, compression, élargissement… Les première personnes à qui je montre la toile reconnaissent Annie Girardot. L’une a connu la carrière que l’on sait, d’Anne Colette on ne sait plus rien. Ou presque
http://www.imdb.com/name/nm0171801/
J’ai peint Anne Colette, actrice du court- métrage de Godard « Charlotte et Véronique  ou tous les hommes s’appellent Patrick. » En fait Patrick (Brialy) drague Charlotte et Véronique, deux fraiches colocataires le même jour, au Jardin du Luxembourg., elles se font prendre toute les deux…
Anne Colette est une actrice peu connue du « grand » public (comme on dit, est-ce que le « petit » public en sait quelque chose ?).  L’image a été déformé pour rentrer dans le format. C’est donc un tableau complètement raté pour ce qui est de la copie de limage originale. L’image du film (35 mm) numérisée, compressée pour sa diffusion sur Internet, déformée par les écrans, copiée, (déformée pour entrer dans le format de la toile) , puis reproduite « à l’œil », « à vue de nez ». Où se trouve l’image première ? Elle n’est plus. Toute image est une déformation du monde.
Une altération, un écart, une dissemblance dans la ressemblance.
La photo originale est déjà dissemblance. L’appareil ne rend pas fidèlement ce que l’on voit. (cadre, un seul œil, couleurs…).  La technique capture ce que je vois et le transforme.  La monstration rendue possible par la technique est une déformation – re-formation. Ceci oblige m’oblige à remplir les vides, la peinture est approximation et les coups de brosses comblent ce manque de perception par de la sensation, du corps.

La dissemblance provient aussi de la juxtaposition d’images « fidèles » ( elle ne quitte pas ce qu’elle était. Réf, date, minutage…)  mais elle est déplacées, incorporées à un autre espace. Dans l’exposition, le rapport des images les unes avec les autres propose une autre distribution. « Tout l’art est alors de jouer sur l’ambiguïté des ressemblances, d’opérer une redistribution locale, un agencement singulier des images circulantes. » Jacques Rancière Le destin des Images – La Fabrique éditions 2003  p.33.

Les jeunes gens réalisaient des courts métrages pour obtenir le titre de réalisateur et l’avance sur recette… Le coup du Berger de Jacques Rivette est considéré comme le 1er film de la nouvelle vague. Vaudeville très parisien…. Jacques Rozier réalise des courts métrages considérés comme précurseurs de la Nouvelle Vague : « Rentrée des classes (56), annonçant Les mistons de Truffaut qui précèdent les 400 coups et la saga d’Antoine Doisnel…
Rozier : Blue Jeans (58). Son premier long métrage Adieu Philippine (1962) est considéré comme emblématique de l’esthétique nouvelle vague. Chabrol : Le beau Serge (58), Les cousins (58-59)…

« Il y avait deux écoles. Choisir le noir et blanc ou passer à la couleur qui était devenu abordable, Resnais est intéressé par la couleur. En 1958 : le chant du Styrène. C’est une tout autre esthétique. Film sur la fabrication du polystyrène, commandé par Péchiney, suite de tableaux abstraits en ouverture puis des plans du monde industriel.


En 1957 : court métrage de Resnais – le mystère de l’Atelier 15, et Hiroshima mon Amour sort en 1959
En 1958 et 59 les courts métrages de Kris Marker
En 1959 La tête contre les murs de Franju, avec Mocki.

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