Shadows

1959, un film en noir et blanc, Shadows de John Cassavettes. Le réalisateur a 28 ans.

«  A l’origine Shadows n’était pas destiné a une exploitation commerciale, il s’agissait d’une expérience dont le seul but était d’apprendre à jouer sous l’œil de la caméra, d’apprendre à faire des films. Shadows fut totalement improvisé, sur le plan du texte évidemment, mais aussi sur celui des mouvements de caméra. Résultat : la caméra suit les comédiens au plus près, épouse leur rythme et donne à l’ensemble un très grand naturel. Au départ n’existait pour Shadows qu’une ligne romanesque – l’histoire d’une famille noire à New-York. Il y avait eu, juste avant le tournage, deux semaines de travail avec les comédiens sur la nature, les caractères de leurs personnages. Et ce sont ces comédiens qui, faisant vivre les personnages comme ils l’entendaient ont bâti le film. (”à propos du film“ dans le DVD)

Ben erre dans les rues de Broadway, de bars en clubs enfumés il est introverti, (on le découvre extrêmement mal-à-l’aise dans une boîte où l’on joue du Rock’n ‘Roll), désargenté, désœuvré.-Tu vas te mettre à travailler, ça c’est la meilleure ! »

Hugh son frère, chante dans les clubs. Leila la sœur traîne avec les intellos. Elle rencontre un garçon avec qui elle couche. Le type est surpris de découvrir la négritude de Leila, lorsqu’il croise son frère Hugh bien plus noire qu’elle. Clash.

Ben court les filles avec ses potes.Ce qui conduit inévitablement à des bagarres. Ils iront quand même au Moma ou ils s’apercevront une peu de ce qui leur ressemble.
Musique minimale.

« La bande originale a été composée par Charlie Mingus (contrebasse) et Shafi Hadi (saxophone). Leurs soli accompagnent aléatoirement les personnages, inaugurant un jeu de ressemblance et de dialogue complexe entre l’improvisation des acteurs et celle des musiciens. Shadows juxtapose étonnamment ces deux partitions musicales, produites dans des logiques tout à fait différentes. Charlie Mingus compose principalement à l’écrit, confronte de nombreuses versions et retravaille très soigneusement ses thèmes. Bien qu’il reproche à cette approche une certaine rigidité, Cassavetes inclura tout de même dans certaines scènes (toutefois plutôt minoritaires) les propositions du contrebassiste. On y sent la justesse d’une couleur musicale savamment conçue, qui insuffle une tonalité assez contemplative aux scènes où elle s’applique, miroirs d’un jazz mélancolique et tonal, qui, même dans ses envolées les plus spontanées, conserve une forte ponctuation.
Malgré sa force, la composition de Mingus obéit à des mécanismes qui ne coïncident pas avec l’énergie débridée qui régit le tournage du film. Avec Shafi Hadi, tout juste sorti de prison, Cassavetes développe une façon bien plus directe d’aller trouver l’émotion musicale qu’il recherche. Il se tient face à l’interprète, dans la cabine d’enregistrement, et mime, insuffle le jeu. On sent parfois la surprise de Hadi. Son phrasé se coupe, puis se relance, hésite même parfois dans son interprétation. Il embrasse l’effervescence des discussions dans les bars, dans l’appartement, la pulsation effrénée du quotidien à New York. À la fin des années 1950, les innombrables tentacules du jazz sont autant de sous-genres qui bien que rattachés au même corps, se divisent parfois selon toute une gamme de critères. Alors que les uns tentent de revenir vers une musique modale, plus sensitive, d’autres creusent la brèche ouverte par le bebop et la radicalisent. Mingus et Hadi sont de ceux là. Des rivalités pacifiques animent les deux camps, parallèlement à une certaine tension raciale. Ces dissensions ne dressent toutefois aucune barrière : les musiciens collaborent, échangent, la musique avance. Les uns jouent dans les groupes des autres et inversement, puisque tout se passe dans la même ville. Tous sont rassemblés par une seule façon d’aborder leur pratique : l’improvisation. Indissociable de sa passion pour le jazz, Shadows s’en fait le jumeau, par le biais d’une épatante translation du souffle insaisissable d’une musique vers celui du cinéma, assumant toutes les conséquences théoriques et esthétiques que cela engage. » Théo Ribeton www.critikat.com/

La caméra légère suit les corps, s’approche des visages. Ce qui deviendra la signature de John Cassavettes.

Sur l’image de Broadway dans Shadows on peut lire ce qui se joue comme Musical Hit
Dawn Yankees
comédie musicale tirée du roman de Wallop The year of the yankees. Livret de Georges Abott ans Douglass Wallop. Paroles et musique de Richard Adler et Jerry Ross. C’est la transposition du mythe de Faust dans les années 1950 à Washington, alors que les New York Yankees domine la Major League de Baseball.  En 1957, le spectacle est à l’affiche de l’Aldelphi Theatre et y restera pour 1019 représentations. La chorégraphie est signée Bob Fosse. Staring Stephen Douglass, Nathaniel Frey et Gretchen Wyler (dans le rôle de Lola, elle remplace Gwen Verdon)

Là-bas, j’aimais écouter Marino, Marini, Bécaud, du jazz ? Non… Les Platters (qu’il prononce « platairsse »)

https://www.youtube.com/watch?v=wf1P2oNRZNA

L’idole des jeunes (mais non, les idoles se sera pour les yéyés) c’est Gilbert Bécaud. Le tube de l’année 1957 ? : « alors raconte ». C’est le chanteur le plus populaire du moment.
(420 000 disques en 1957)

 

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