Adieu

Adieu –  huile sur toile – 65 x 100 cm

Michel, le protagoniste principal, d’Adieu Philippine, le film de Jacques Rozier, (1961) travaille à la télé. Rozier filme des scènes de télévision (pubs ou séries dramatiques) de l’autre côté de l’écran, filmées pour le cinéma. On découvre les coulisses, l’image est démystifiée.

Michel doit partir au Service dans deux mois, il rencontre deux amies qui vont chercher à l’aider afin qu’il reste en métropole. Michel achète une voiture avec trois camarades
– A-t-on idée d’acheter une voiture à quatre ?
– On ne sera jamais d’accord.

Road movie. Boîte de nuit. Musique. Personne ne semble vouloir se préoccuper de ce qui se passe en Algérie ; il y a ceux partent et ceux qui reviennent.
Les anciens trouvent que cette génération qui vit à crédit est trop américaine. Et commencent à trouver que le France qui change se fait dépasser par l’Etranger. L’Amérique, la Russie et son Spoutnik.

Dédé un camarade de Michel revient après 27 mois
– Alors Dédé qu’est-ce que tu as à nous raconter ?
–  Oh rien (il baisse les yeux vers son assiette)
Et quand Michel dit qu’il partira dans deux mois, on lui rétorque : « et alors tu n’es pas le seul ! »

Le film a été produit à la suite d’A bout de Souffle et a fait un flop. C’est un des rares films qui parle des évènements d’Algérie pendant le temps de la guerre ou plutôt qui parle de ce qu’on ne parle pas.

et cette image qui n’a pu être vu entre 1957 et 1959 apparait comme une image pourtant bien présente alors. Génération en devenir qui fait la guerre pour une autre qui se sent dépassée. Que fera cette image dans la série ?

Le Jump-Cut. Anomalie dans la continuité d’une séquence, le faux-raccord, brise l’illusion de cohésion spatiale et temporelle propre au montage classique : il suffit d’un objet différent ou d’une saute d’image pour rappeler au spectateur la matérialité du cinéma. Le jump-cut, type particulier et délibéré de faux-raccord, consiste â supprimer un certain nombre d’images sans changer l’axe de la caméra. Il opère en passant d’un plan à l’autre une légère rupture spatiale et temporelle, une saute. Jean-Luc Godard multiplie les jump-cuts dans A bout de souffle (1960) : face aux expressions du visage d’une actrice ou à une scène d’action, la discontinuité dérange le spectateur dans ses habitudes, déconstruisant la psychologie et les situations en renvoyant à leur fabrication. Dans Adieu Philippine, Rozier n’utilise pas le jump-cut comme un procédé autoréflexif. Destiné à subvertir les conventions narratives. Le long travelling de la séquence 7 sur les Grands Boulevards en fait un usage rythmique virtuose à rapprocher plutôt du travail d’un John Cassavetes dans Shadows (1959), dans lequel le jump-cut, figure de montage de la fragmentation familiale, s’accorde au tempo syncopé d’un morceau de jazz.
(CNC – Document pédagogique)

 

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