Film (ascenseur pour l’échafaud)

« les photos
« Ascenseur pour l’échafaud
– Louis Malle.(1957) – huile sur toile –

Une image  fait « écran » dans le souvenir que j’ai de ce film, vu au Ciné-club à la télé… Dans ce même fauteuil où mon père ronfle maintenant et que gueule le commentaire d’un idiot commentateur sportif. En quelle année ? Bien après sa sortie en 1957. L’image (le souvenir est érotique), c’est celle de Jeanne Moreau, bourgeoise en tailleur gris (le film est tourné en noir et blanc), ses cheveux ; mise-en-plis qui ne s’abîme pas malgré l’orage… Sa démarche ; elle marche, elle n’en finit pas de marcher, passe de bars en bars, traverse les rues, monte les escaliers. La jupe est serrée, les pas sont courts. La démarche est jouée, très jouée, très mode.

Je croyais qu’elle conduisait une Renault 16, la voiture icône des années où j’ai vu le film, C’est une Dauphine.
(La R16 a été présentée au public pour la première fois au Salon de Genève en mars 1965)

(Mais la voiture star de l’époque est une DS. La cathédrale des temps modernes.
C’est une photo de DS qui orne la couverture d’une édition de poche des Mythologies de Barthes, sortit  en 1957 – édition de poche imprimée en 19… Il n’y a pas de photos sur la couverture du livre de Barthes à l’époque)

Le scooter est un Motoconfort SV

La route… le paysage en arrière-plan et la musique de miles Davis. J’entends la musique sur la scène de la R16. Le scooter n’est pas resté dans mon souvenir.

L’image la plus claire est érotique – vivante comme un édifice d’enfance. Une bourgeoise suit un gamin/jusqu’à un motel/elle va disculper son amant du meurtre de deux touristes.

L’amant ne sera condamné que de l’assassinat du Mari – crime passionnel, circonstances atténuantes.

Dans le souvenir, la R16 était claire, dans le film la Dauphine est noire.

Ces images sont contemporaines l’une de l’autre, se superposent désormais. Une est déformée, ajoutée, personnalisée, l’autre, retrouvée, ne se sépare plus de l’émotion qu’elle a provoquée. L’image à peindre, est l’image « vrai » du film. Juste après que Madame Carala se soit extraite de la machine, elle va se diriger (marcher) jusqu’à la boutique du photographe dans laquelle se clôt le film. Il n’y a pas de musique, la poursuite, l’arrêt des véhicules, le guet-apens se passent en silence. La première image peinte d’une nouvelle série de tableau, qui pourrait s’intituler « l’image introuvable »

Activer les liens, – aussi incongrus soient-ils – d’image en image qui se répondent en écho. Tisser un lien plus sûr si les nœuds en sont de sensations. Les images se heurtent dans une simultanéité, impossible à mettre en place au présent qu’en défilant le mur des tableaux uns à uns, Les points épars ne se lieraient – liraient – que dans l’expérience réelle d’une installation. (ici une exposition de tableaux).

J’allais rentrer à l’atelier avec le sentiment qu’un véritable travail se proposait

D’une erreur de cadrage. Image captée d’un DVD posée sur Internet, capturée puis passée par Photoshop, cette image-là projetée sur la toile. le format du chassis. Il manquera de la matière sur la largeur. L’image cinéma est plus longue que le tableau.
Pas de déformation : un poil de recadrage (comme le permet si facilement Photoshop).

Comme un pas en avant dans l’image. Plan rapproché qui n‘existe pas dans le film. Jeanne Moreau avance un peu vers moi. Un pas. La scène est muette on n’aperçoit pas les jambes de Jeanne Moreau alors qu’elle s’extrait de la voiture. La scène est muette, la musique de Miles Davis s’est sur-imprimée.
L’image manquante est en ma mémoire, présente, et elle est inexistante.
Continuer à chercher, à la chercher, seconde par seconde (24 image par seconde)… ? ou se résoudre à admettre le fait ?

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