Ballon

Ballon – Huile sur toile  100X80cm

Albert Camus était goal au Racing Club Algérois, « oh vous savez c’est quand on est dans les bois qu’on s’aperçoit à quel point c’est difficile »

– Et alors le foot en Algérie ?
-Ah ouais on jouait au foot ! On était pas mal. On a perdu en demi… contre les légionnaires..
– un championnat ?
– une coupe inter-régiments. Il faut dire que j’ai été un peu pistonné pour jouer dans l’équipe. Le coiffeur du village Lefevre – non tu ne l’a pas connu – était Capitaine, il m’a fait entré dans l’équipe. On jouait contre d’autres compagnies. On a été battu en demi-finale, on serait rentrés en France pour disputer la finale. On en pleurait.

Des larmes, il raconte aussi que lorsqu’ils était à Constantine pour un match, son ami Pauto du village était descendu pour le saluer elle voir jouer. Il en avaient les larmes aux yeux, lorsqu’il me racontait cela. Ce qui me semblait un rien sentimental. Le copain avait réussit à convaincre son colonel de descendre au stade avec une jeep.

Il n’en dit pas plus. C’est plutôt la demi-finale ratée de l’équipe de France de 1958 qui marquera les mémoires. Des noms qui résonneront longtemps sans que je sache vraiment pour la plupart ce qu’il ont fait, qui ils sont… Pelé, Garrincha bien sûr, mais surtout Fontaine, Kopa, Piantoni, Wiesnierski un peu moins il me semble, mais peut-être parce qu’il ne réussissait pas à prononcer son patronyme aussi correctement, que Demeter, Marche, Jonquet… et puis jean Vincent qu’il fréquentera un peu dans son parcours semi-pro et qu’il n’appréciera pas.

L’entraineur du Onze de 58 était Albert Batteux. Ce nom là résonnait je ne sais trop pourquoi et produisait un sentiment de respect. Un peu comme les sons émis dans une église nous rendent à notre petitesse. Le grand art à ce point… mais bon, ils avaient perdus en demi et c’était les brésiliens qui entraient dans l’histoire.

Et puis au fort d’Ivry, en cherchant des photos dans les archives du camp basset, il y avait ces images d’un match que disputait son équipe. Je les lui montrais,  Il n’y reconnut personne.

Le Front de libération nationale (FLN) utilise notamment le football comme une tribune d’expression, et ce de manière retentissante. Ainsi, le 10 février 1957, durant la Bataille d’Alger, le FLN orchestre un double attentat à Alger à l’encontre du Racing Universitaire d’Alger, dans lequel 10 personnes trouvent la mort. De surcroît, le 26 mai 1957, le FLN se sert une nouvelle fois du football comme d’un moyen privilégié d’expression : à l’occasion de la finale de la Coupe de France, qui voit le Toulouse FC l’emporter sur le score de 6 buts à 3 face au Angers SCO au Stade Yves-du-Manoir à Colombes, le FLN assassine le député Ali Chekkal, fervent défenseur de l’Algérie française, considéré par le FLN comme un traître.

L’année 1958 marque un tournant. Au cours de la saison 1957-1958, 45 joueurs originaires d’Afrique du Nord évoluent dans le championnat français. Certains d’entre eux évoluent au sein de l’Équipe de France, qui se prépare à disputer la Coupe du Monde en Suède du 8 au 29 juin, et qui semble armée pour faire un excellent parcours, voire pour remporter la Coupe du Monde et accrocher une première étoile sur le maillot bleu. En plus du madrilène Raymond Kopa et du rémois Just Fontaine, les Bleus peuvent compter sur le buteur stéphanois Rachid Mekhloufi, ou sur le pilier monégasque de la défense Mustapha Zitouni. Mais le FLN, bien décidé à se servir du football comme d’un moyen d’expression de sa lutte pour l’indépendance algérienne, se meut en fossoyeur de la sélection française, et la Guerre d’Algérie rattrape inéluctablement le football. Le 13 avril 1957, moins de deux mois avant le début de la Coupe du Monde, le FLN annonce, depuis Tunis, la création de l’Équipe du Front de libération nationale algérien de football, surnommé le « onze de l’indépendance », véritable équipe nationale algérienne avant la lettre, bien que non reconnue par les instances internationales du football. Neuf joueurs de la sélection française décident de rejoindre ce « onze de l’indépendance » ; parmi eux se trouvent des joueurs talentueux et prometteurs, tels que le défenseur central cannois Mustapha Zitouni, le milieu de terrain monégasque Abdelaziz Ben Tifour, l’attaquant toulousain Saïd Brahimi, ou encore l’attaquant stéphanois Rachid Mekhloufi. Et L’Équipe de titrer : « Neuf footballeurs algériens portés disparus ». (wikipédia)