Plage
Plage huile sur toile 27x 35 cm
Feuilleter dans un album de famille est tout ce qu’il y a de plus rasoir. Poussière et images mal cadrées vous donnent force envie de vous enfuir. Et puis une image apparaît. Un doigt sur un tambour. Vibration de peau, un frisson qui éveille. Pourtant rien que du banal, rien de spectaculaire. Cette image produit sur moi un effet comme s’en empare la psychanalyse. Quelque chose fait écran de l’histoire familiale.
Il y a dans cette image assez d’esthétisme pour qu’on s’y attarde. Cette image laisse la place à un passage vibratoire. Elle produit un effet similaire à celui que provoque une bonne peinture. Une sensation produite par la forme plus que par le sens. Mais cette sensation ne reste pas, seul demeure un goût étrange, irréel, même pas la certitude que cela fut. Au passé. Au présent du passé.
Pourrais-je peindre ça ?
Cette image est témoignage historique. La légende (le texte que l’on imprime sous la photo pour l’expliciter) lui donne un intérêt relativement restreint. Comme une photo de reportage : « les appelés en permission ».
La somme de toutes les images, les unes en regard des autres, affinerait le sensible et préciserait la légende (la représentation embellie de la vie, des exploits de quelqu’un et qui se conserve dans la mémoire collective).
Sur internet je tape les dates 1957 – 1958 – 1959… les mots « guerre d’Algérie ». Benis Messous… Des images apparaissent et du texte tout autour…