Bidoche

Le Kilo à 900 F – Huile sur toile – 27 x 35 cm

« Si le volume global de la consommation est défini, on pourrait dire : « Lorsque les consommateurs disposent de tel revenu, ils achètent telle quantité de cet article.“ Mais ce serait là une réponse artificielle et finalement erronée. La détermination d’un objectif de niveau de vie n’entraîne pas pour la consommation humaine des implications du type de celle qu’entraîne pour la production du charbon la décision de produire tant de tonnes d’acier. Il n’y a pas des coefficient techniques » du consommateur. Dans la production matérielle, ces coefficients ont un sens intrinsèque, dans le domaine de la consommation, ils ne représenteraient qu’un artifice comptable. Certes, il y a une régularité statistique de la structure de la demande des consommateurs, en fonction de leur revenu, régularité sans laquelle l’économie capitaliste privée ne pourrait pas fonctionner. Cependant cette régularité est toute relative. Ce qui plus est elle sera modifiée de fond en comble pendant la période socialiste : une redistribution étendue des revenus aura lieu ; des bouleversements multiples surviendront sur tous les plans ; le viol permanent des consommateurs pour la publicité et les techniques de vente du capitalisme cessera ; d’autres goûts surgiront en fonction de l’accroissement du temps libre. »  Sur le contenu du Socialisme. P. Chaulieu – Socialisme ou Barbarie (N°22 Juillet-septembre 1957) – Anthologie – Éditions Acratie 2007

Dans Le Peuple du 1er mars 1958 : « Il n’est pas nécessaire d’insister à nouveau sur l’aggravation des conditions d’existence des travailleurs.
En dépit d’une résistance acharnée de la classe ouvrière la moyenne des salaires réels a baissé d’environ 10% depuis 1955.
Le succès remportés au cours des luttes ouvrières et grâce à l’unité d’actions sont sans cesse remis en cause et la bourgeoisie parvient encore à solder le prix de sa politique réactionnaire sur le dos des masses laborieuses.
ces derniers temps, un nouveau sujet d’inquiétude s’est ajoutés aux autres.
Le chômage s’étend dans les pays capitalistes. On compte 4 500 000 chômeurs reconnus aux états-Unis et leur nombre va en augmentant ; plus de 500 000 au Canada, un dixième des salariés ; plus de 350 000 en Grande-Bretagne. En Allemagne occidentale, le charbon s’accumule sur les carreaux des mines et l’on y parle beaucoup de “récession” et de restrictions des commandes.
En France, certains milieux capitalistes se montrent inquiets non pas de la perspective du chômage mais de la perspective du plein emploi. (…) Pour le patronat, il serait plus fâcheux que nous ayons en France une bonne petite armée de réserve de chômeurs pour faire pression sur les salaires et les réduire. ”

Le 18 septembre 1959, dans un discours prononcé à Lyon, Benoît Frachon, secrétaire de la C.G.T. déclare : « L’augmentation des prix est flagrante et chacun peut constater par lui-même qu’elle est sans aucun rapport avec les chiffres officiels, ni avec l’indice des 179 articles, soigneusement sélectionnés par le gouvernement et qui sert à évaluer le salaire minimum garanti.
Et voilà maintenant, alors qu’il n’est plus possible de masquer les hausses qui se poursuivent, qu’en dépit du truquage sur les indices le salaire minimum garanti devrait être relevé, voilà que le gouvernement use d’une vieille ficelle que ses prédécesseurs ont bien souvent employée. On va taxer certains produits. Nous savons par expérience ce qu’il faut penser de ce système. La valse des étiquettes est bien connue de tous et la baisse de 2 ou 3% qu’on évoque à grand fracas après une hausse de 10 et 15% ne peut plus faire illusion aux travailleurs.
Augmentation des impôts, augmentation des loyers, augmentations des dépenses de guerre contribuent largement à l’augmentation des prix et la politique gouvernementale pousse toujours à l’accroissement de ces charges.
Par contre, et c’est encore une caractéristique de la politique des dirigeants actuels, les bénéfices capitalistes augmentent chaque année. En 1958 ils ont encore progressé de 20 à 25% »
Benoît Frachon – Au rythme des jours – rétrospective de vingt années de luttes de la cgt (textes choisis) – Tome second 1955/1967 – Éditions sociales, Paris,  1968

Comment imager (imaginer) la fin des années cinquante sans révolutionnaire, marxiste, populaire, anti-impérialiste, anti-capitaliste. J’étais tout d’abord tombé sur une image des actualités Françaises des guérilleros. Cubain s’approchant armes en bandoulière de la Havane, qu’ils allaient prendre quelques semaines plus tard. A contre jour, en ombre chinoise…
Sartre et Beauvoir sont sous le charme.

Wharol en 1957 est encore dessinateur de presse. Dans les années 60, ses sérigraphies démultipliées montreraient les stars comme autant de produits pops. Le Che en couleurs primaires, sur une planche en série (1968). Il ne sera plus possible de voir une image du barbus sans y accoler, y superposer l’étiquette d’une icône du marché planétaire pour qui tout est achetable, récupérable, assimilable

On trouve sur You Tube un film posté par des émigrés cubains hostiles au pouvoir castriste qui narre la prise de pouvoir des révolutionnaires à la Havane. Discours démystifiant s’il en est (la révolution a toujours les mains sales). Le Che nommé directeur de la banque nationale de Cuba. Liké (donné votre avis : j’aime, j’aime pas). (Je retiens les chiffres de la vidéo montrant Guevara en discours à L’ONU.

  Che Banker – Huile sur toile 32 x 55 cm

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *